De Englee à Conche.

 Jeudi le 1er août. De Englee à Conche. 43 km.

Après avoir déjeuné et salué le petit phoque, nous partons pour le village de Conche situé à environ 45 km. 

Rendus à Conche, on s’en va au quai et discutons avec Paul Hunt qui est pêcheur professionnel. Il part dans quelques minutes avec son équipe pour installer des filets maillants pour la

Morue. C’est que le moratoire qui sévissait depuis 1992 est terminé.

Il nous donne rendez-vous en après midi à sa cabane de pêche de l’autre bord du village pour qu’on puisse avoir quelques filets pour souper. Hier ils n’a rien pris mais qui sait ce qui se passera aujourd’hui?

Nous stationnons près de l’épave d’un bombardier qui a fait un atterrissage d’urgence en 1942. Toute une aventure et heureusement tout l’équipage a survécu .  On passera la nuit dans ce stationnement finalement.

Nous allons ensuite randonnée dans le sentier qui même à plusieurs points de vue ainsi qu’au Glass Hole.  On reviendra par le sentier Fox point ensuite pour un total d’environ 7 ou 8 km seulement mais avec un bon dénivelé.

En effet les points de vue sont superbe malgré la présence de brume qui nous empêche de voir au loin.  On observe un tétras, à des guillemots et des mouettes en colonies ainsi que trois pygargues à tête blanche.

Et voilà qu’on découvre le Glass Hole, une gigantesque faille dans la falaise calcaire qui permet même à certains intrépides de descendre en quasi-rappel jusqu’à la mer. 

On a la force de le faire mais ce sont les risques de chutes de pierres qui nous inquiètent.  Le risque semble minime, on y va. Quinze minutes plus tard et les mains qui chauffent à force de tenir la corde, nous voici rendus en bas avec des guillemots qui se reposent tout près de nous sur les rochers. La remontée est exigeante mais ça se fait bien tout de même. On aura des courbatures dans les bras demain à force de se hisser sur la grosse et longue corde.

Le retour par le sentier de la pointe Fox est un peu ennuyant mis à part un tétras qui fait la roue et quelques pistes d’orignal.

Nous luncherons vers 13h au VR puis allons à la cabane de Paul où nous sommes chaleureusement accueillis par le pêcheur et ses partenaires et amis. La pêche a été excellente aujourd’hui.

Je lui demande juste assez pour souper pour deux et il me prépare un sac de beaux filets frais et y ajoute des langues de morues en plus. Il pèse: 6 livres! C’est bien trop je lui dit. Non non c’est parfait me répond-t-il. Combien je vous dois? Rien! C’est un cadeau. J’insiste pour payer et contribuer à ses dépenses mais rien n’y fait. Générosité Terre-Neuvienne…on ne sait pas comment remercier assez et puis on les quitte avec l’assurance de bons repas et d’un souvenir inoubliable.

Nous allons ensuite visiter le petit musée de Conche, le French shore, situé derrière l’hôtel de ville. Bonne exposition sur la région et son histoire mais le clou est sans aucun doute la magnifique tapisserie de plus de 70 mètres de longueur. Elle illustre l’histoire de Conche depuis les premiers habitants jusqu’à aujourd’hui par un nombre impressionnant de tableaux et de scènes d’abord dessinés par un peintre puis brodés par un groupe de femmes qui y ont consacré environ 20 000 heures sur une période de quatre années. Tout un exploit et une réalisation exceptionnelle.

Nous revenons au stationnement de l’avion écrasé pour y passer le reste de la journée et même la nuit. 

On s’installe bien pour enlever les peaux des filets au couteau à fileter et pour préparer des sacs suffisants pour un repas.  On garde au frigo 500 g  de filet pour ce soir et les langues de morues pour demain. On congèle le reste pour plus tard.

La pluie fine s’est installée. On termine l’après midi en lisant ou en écrivant.